Kubernetes, ce nom ne vous est certainement pas étranger si vous évoluez dans le monde du cloud computing. Systeme de gestion de conteneurs open source, il est devenu une référence incontournable pour les développeurs et les administrateurs système. Or, qui dit gestion de conteneurs, dit aussi gestion de secrets. Alors, comment assurer une gestion optimale des secrets dans Kubernetes ? Nous allons le découvrir ensemble.
Comprendre la notion de secret dans Kubernetes
Avant de plonger dans le vif du sujet, il est important de comprendre ce que sont les secrets dans Kubernetes. En réalité, un secret est un objet qui contient des données sensibles comme des mots de passe, des tokens ou des clés SSH, qui sont requis par les applications pour fonctionner correctement. L’idée est de ne pas intégrer ces informations sensibles directement dans les images de conteneurs ou dans le code de l’application pour garantir leur sécurité.
Les règles de base pour la gestion des secrets
La gestion des secrets dans Kubernetes est un enjeu de taille en raison de leur caractère sensible. Voici quelques pratiques de base à respecter.
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Ne jamais stocker de secrets dans le code source : cette pratique est extrêmement risquée et peut causer des fuites de données. Il est recommandé d’utiliser des outils de gestion de secrets dédiés.
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Utiliser le service de secrets de Kubernetes : Kubernetes propose un service de gestion de secrets, qui permet de stocker et de gérer les informations sensibles. Ce service offre des fonctionnalités de base pour la gestion des secrets, comme le chiffrement en repos et la liaison de secrets aux pods.
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Chiffrer les secrets : pour plus de sécurité, il est recommandé de chiffrer les secrets lorsqu’ils sont stockés dans le service de secrets de Kubernetes. Cela peut être réalisé en utilisant KMS (Key Management Service), un service de gestion des clés de chiffrement proposé par Kubernetes.
La gestion avancée des secrets avec Kubernetes
Pour une gestion plus avancée des secrets, Kubernetes propose des fonctionnalités supplémentaires.
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Le secret comme un volume : les secrets peuvent être montés comme des volumes dans les pods. Cela signifie que les secrets sont accessibles via le système de fichiers de la pod, ce qui facilite leur utilisation par les applications.
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La rotation des secrets : il est possible de mettre à jour les secrets de manière automatique et transparente pour les applications. Cette rotation des secrets permet de limiter le risque de compromission en cas de fuite de données.
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Le contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) : Kubernetes permet de gérer les accès aux secrets en se basant sur les rôles des utilisateurs. Ainsi, seuls les utilisateurs ayant le bon rôle peuvent accéder aux secrets.
L’utilisation de solutions tierces pour la gestion des secrets
Au-delà des fonctionnalités natives de Kubernetes, il existe des solutions tierces pour gérer les secrets. Ces outils offrent des fonctionnalités plus avancées et sont souvent plus adaptés aux besoins spécifiques des entreprises.
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HashiCorp Vault : c’est un outil de gestion de secrets qui offre des fonctionnalités robustes de stockage sécurisé, de génération dynamique de secrets, de chiffrement en transit et en repos, et de contrôle d’accès granulaire. Vault peut être intégré à Kubernetes pour une gestion optimale des secrets.
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Azure Key Vault : si vous utilisez Azure comme fournisseur de cloud, Azure Key Vault peut être une bonne option. Il permet de stocker et de gérer les secrets de manière sécurisée.
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AWS Secrets Manager : pour ceux qui utilisent AWS, AWS Secrets Manager est un service qui aide à protéger l’accès aux applications, services et ressources IT. Ce service permet de gérer facilement les secrets et de contrôler leur accès.
La gestion des secrets dans Kubernetes est donc un aspect crucial pour garantir la sécurité des applications. En respectant les bonnes pratiques et en choisissant les bons outils, vous pourrez garantir une gestion optimale des secrets dans votre cluster Kubernetes.
La configuration des secrets avec apiversion kind et metadata name
L’ajout et la configuration des secrets dans Kubernetes s’effectuent principalement à l’aide de l’objet apiversion kind
et du metadata name
. Pour créer un secret dans Kubernetes, il faut définir l’apiversion kind
sur Secret
et le metadata name
pour nommer le secret.
L’objet Secret
de Kubernetes est défini de la manière suivante :
apiVersion: v1
kind: Secret
metadata:
name: mon-secret
type: Opaque
data:
user-pass: base64encoded-string
Dans cet exemple, mon-secret
est le nom du secret que vous créez, user-pass
est le type de secret et base64encoded-string
est la valeur du secret encodée en base64.
Néanmoins, le secret créé de cette façon n’est pas chiffré mais simplement encodé en base64. Pour un niveau de sécurité plus élevé, la meilleure pratique est de chiffrer les secrets avec un outil comme KMS, comme mentionné précédemment.
Il est aussi essentiel de noter que les secrets sont stockés dans le serveur API de Kubernetes. Par conséquent, la sécurité du serveur API est un facteur critique à considérer dans la gestion des secrets.
L’utilisation des secrets dans les conteneurs Kubernetes et Red Hat Openshift
Une fois vos secrets créés et configurés dans Kubernetes, il est nécessaire de les utiliser dans vos conteneurs. Il existe plusieurs façons d’utiliser les secrets dans Kubernetes, notamment en les montant comme des volumes ou en les exposant comme des variables d’environnement dans les conteneurs.
Pour les utilisateurs de Red Hat Openshift, une distribution de Kubernetes qui se concentre sur la sécurité et l’expérience des développeurs, vous pouvez également utiliser le service de gestion des secrets d’Openshift qui offre des fonctionnalités similaires à celles de Kubernetes.
Dans Kubernetes et Red Hat Openshift, vous pouvez référencer les secrets dans les définitions des pods. Par exemple, si vous avez un secret nommé mon-secret
, vous pouvez le référencer de cette manière :
apiVersion: v1
kind: Pod
metadata:
name: mon-pod
spec:
containers:
- name: mon-container
image: mon-image
volumeMounts:
- name: mon-secret
mountPath: "/etc/secret"
readOnly: true
volumes:
- name: mon-secret
secret:
secretName: mon-secret
Dans cet exemple, le secret mon-secret
est monté comme un volume dans le conteneur mon-container
.
La gestion des secrets dans Kubernetes est une tâche essentielle dans le contexte actuel de l’infrastructure cloud. Les secrets sont des aspects critiques de la sécurité dans le développement des applications. Que vous utilisiez Kubernetes nativement, des solutions tierces ou même une plateforme comme Red Hat Openshift ou Google Cloud, il est important de mettre en place les meilleures pratiques pour la gestion des secrets.
Chiffrer les secrets, les stocker de manière sécurisée, les lier aux pods, utiliser les rôles pour le contrôle d’accès, et la rotation des secrets sont des pratiques importantes pour sécuriser vos applications dans Kubernetes. En outre, l’utilisation de solutions tierces comme HashiCorp Vault, Azure Key Vault ou AWS Secrets Manager peut apporter une couche supplémentaire de sécurité et de gestion des secrets.
En synthèse, une bonne gestion des secrets dans Kubernetes est essentielle pour assurer la sécurité de votre cluster Kubernetes et de vos applications. En adoptant les bonnes pratiques et en utilisant les outils appropriés, vous pouvez créer un environnement Kubernetes sûr et efficace.